Flash sur... Sorj Chalandon
« Mon père est mort sans me dire la vérité, pire, il est mort en mentant » ainsi s’exprimait Sorj Chalandon lors d’un entretien en 2021 après la parution d’un Enfant de salaud.
Un roman sensible et grave faisant suite à Profession du père qui révélait déjà en 2015 une page d’histoire personnelle et collective douloureuse. L’ancien correspondant de guerre, prix Albert-Londres en 1988 pour ses reportages dans Libération, mêle ainsi fiction et réflexion dans des livres en partie autobiographiques dont l’intensité dramatique tient le lecteur en haleine de la première à la dernière ligne. Tel un thriller percutant sur la condition des mineurs, Le jour d’avant rend un bel hommage aux gueules noires à travers un récit profondément humain qui saisit et surprend du début à la fin. Dans un style efficace nullement triste mais au contraire réconfortant, Sorj Chalandon utilise toute la palette des émotions pour exprimer La joie féroce de femmes face aux adversités de la vie ou le combat d’un enfant, Le petit Bonzi contre le handicap du bégaiement. Parfois, le romancier exhume de sa mémoire des souvenirs de conflits armés qu’il a bien connus en tant que grand reporter, et pour évoquer son horreur de la guerre, il se met dans la peau d’un héros de l’IRA à Belfast ou d’un metteur en scène dans Beyrouth en flammes. Avec Enfant de salaud, Sorj Chalandon ajoute une belle pièce à une œuvre de nombreuses fois primée, dont on ressort durablement marqué.
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