Flash sur... Annie Ernaux
Les émotions de l’enfance, la passion amoureuse, la maladie de la mère, la place du père, les origines sociales : autant de thèmes majeurs qu’Annie Ernaux a privilégiés dans une œuvre qui par sa qualité, occupe une place particulière dans l’« écriture du soi ».
Sous la forme d’un journal intime ou d’une fiction, ses récits à la fois biographiques, psychologiques et sociaux, « mettent en mots » la complexité, la fugacité de l’existence, en revisitant une mémoire individuelle et collective que la romancière cherche à retenir d’une plume au style épuré. Fervente défenseuse de la liberté féminine, A. Ernaux revient dans Mémoire de fille sur l’été de ses 18 ans, à la recherche de « la fille de 1958 », après La place, La honte, L’autre fille, Les années ou Passion simple, des livres qui retraversaient déjà le temps passé en évoquant le corps féminin, le roman familial, la mémoire et l’oubli. Écrire pour elle est l’occasion de revisiter des lieux : sa maison à Cergy, Yvetot où elle grandit mais aussi le gigantesque Auchan près de chez elle avec sa réalité sociale consignée dans un journal Regarde les lumières, mon amour ... Une volonté de témoigner que l’on retrouve dans Acteurs du siècle où elle évoque au rythme des photographies la valeur de lien entre les hommes qu’est le travail. Avec Le jeune homme, c’est une histoire d’amour que nous livre en 2022 la première française prix Nobel de littérature. La différence d’âge entre les amants, de milieu social, constitue la chair de ce récit et de sa démarche littéraire.
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